Manger et boire au Japon : 10 faits insolites

Réplique de nourriture dans un restaurant au Japon

Le Japon est le pays de l’insolite par excellence ! Tout dans ce pays est un sujet d’étonnement au regard du prisme occidental. Au pays du soleil levant, vous trouverez des choses qui n’existent guère dans d’autres contrées. En voici quelques exemples :

1) Les distributeurs automatiques au Japon

Impossible de les rater, il y en a absolument partout : à tous les coins de rues (mêmes dans les plus petits villages), dans les gares, dans les aires d’autoroute, perdus au beau milieu de la montagne (oui, oui)…

On compte environ 1 distributeur automatique pour 7 habitants au Japon  ! Mais alors que proposent ces distributeurs si populaires auprès des Japonais ? Je vous arrête tout de suite, vous ne trouverez ni Coca, ni Oasis ou autre boisson que l’on trouve généralement en France. Non, on y trouvera plutôt des boissons qui peuvent paraître pour le moins étranges si on n’est pas Japonais, exemple :

  • des canettes de café (il n’y a guère de café que le nom tellement ils sont sucrés), de thé (vert, noir, au citron…)
  • des boissons typiquement japonaises comme le Calpis (si vous aimez l’aspirine, vous serez enchantés par cette boisson)
  • le Fanta raisin ou autre boisson à base de raisin (qui possède un goût très différent du raisin que l’on trouve en Europe)
  • des jus de fruits : jus de pêche, jus de mikan (mandarine japonaise), jus de yuzu (agrume japonais proche du citron)
  • des jus vitaminés, des boissons énergisantes, des sodas au melon, des soupes de maïs…

Ces produits sont assez peu onéreux puisqu’ils coûtent en moyenne 100 Yen soit 0,60€. Et attention autre détail qui a toute son importance, vous trouverez bien sûr des boissons fraîches en vente dans ces distributeurs mais aussi des boissons chaudes et ce dans le même distributeur ! Quand il fait 0 degré dehors, vous remercierez ces distributeurs de vous proposer des soupes chaudes ou un bon café chaud 🙂

A noter qu’il existe d’autres types de distributeurs hormis ceux qui vendent des boissons tels que des distributeurs de bouquets de fleurs, de saucisses, de hamburgers, de pizza, de cigarettes, d’alcool, de manga, de ramen instantanés, de lingerie….bref de tout finalement 🙂

2) Le prix des fruits au Japon

Si comme moi, vous adorez les fruits, il va vous falloir quelques économies de côté pour pouvoir en déguster lors de votre voyage au Japon (j’exagère un peu).

En effet, au pays du soleil levant, les fruits (particulièrement les melons, pastèques, pêches, fraises, raisin…) sont extrêmement chers. Les melons à 30€ sont assez fréquents, autant vous dire que la seule fois où j’en ai goûté, c’était quand j’étais invitée… Mais pourquoi donc les fruits sont si chers au Japon ? Parce qu’ils sont considérés comme des produits de luxe et souvent offerts en cadeau ! 

Quand vous irez au supermarché, vous vous rendrez compte à quel point les fruits sont bien présentés, dans des écrins en carton (voire en bois), avec un filet pour les protéger, comme s’ils étaient considérés comme des bijoux. Les fruits sont vraiment des denrées de luxe au Japon. On trouve d’ailleurs souvent des étals de fruits dans des centres commerciaux très huppés. Il existe d’ailleurs une fruiterie de luxe très célèbre à Tokyo appelée Sembikiya, située dans le quartier des affaires Nihonbashi où les melons se vendent entre 120€ et 180€ pièce, la barquette de 12 fraises à 52€ et où les pastèques sont carrées ou ont une forme de coeur.

Il faut bien comprendre aussi que la consommation de fruits au Japon n’est pas la même qu’en France. En effet, alors qu’en France, nous sommes habitués à manger des fruits tous les jours ou presque, au Japon, les fruits sont assez peu consommés de façon “personnelle” mais davantage offerts en cadeau dans le cadre d’omiyage (= cadeau, souvenir en japonais). Cette pratique consiste à ramener un souvenir (très souvent régional) à une personne que l’on estime ou bien à son supérieur hiérarchique par exemple. Plus le fruit est cher, plus la personne à qui on l’offre est estimée. Et les Japonais connaissent très bien le prix des fruits de luxe, notamment le musk melon, star des melons. Il existe deux périodes au Japon où l’on a coutume de s’offrir des cadeaux en signe de reconnaissance (dont les fruits de luxe) : “o-chûgen” en été et “o-seibo” en fin d’année.

Lors de votre voyage au Japon, vous n’aurez donc peut-être pas la chance de goûter au succulent melon cantaloup de Yubari ou à une grappe de raisin de la préfecture d’Ishikawa mais vous pourrez toujours vous rabattre sur les bananes, dont le prix est beaucoup plus accessible 🙂

3) Réduction de prix sur la nourriture en fin de journée

Si vous avez un budget nourriture assez serré pour partir au Japon, je vous conseille d’attendre la fin de journée pour faire vos courses.

En effet, au Japon, les produits vendus dans les supermarchés sont extrêmement frais (les dates limite de consommation sont d’ailleurs très courtes, 2-3 jours seulement) et sont souvent préparés le jour même (dans le cas des bentô par exemple). De ce fait, afin d’écouler tout le stock et ne pas jeter les denrées fraîches du jour, les supermarchés appliquent des réductions sur les produits frais et préparés à partir de 18h environ : soit le produit est vendu moitié prix, soit vous en aurez deux pour le prix d’un. 

D’une manière générale et hormis quelques exceptions (fruits par exemple), la nourriture n’est vraiment pas chère au Japon. En effet, un bon bentô coûte environ 500 yen (soit 3€) et une barquette de sushi entre 500 et 800 yen, ce qui revient à deux fois moins cher qu’en France pour une qualité bien supérieure.

4) L’importance du “consommer local”

Les Japonais accordent énormément d’importance à la consommation de produits locaux.

Dans les supermarchés, vous constaterez que la majorité des produits vendus viennent du Japon, en particulier les fruits et les légumes, qui viennent souvent de la préfecture locale (il y a très peu d’import). Si vous avez la chance de voyager dans tout le Japon, vous remarquerez que chaque préfecture (voire chaque ville) a sa spécialité et c’est donc une découverte gastronomique que vous ferez à chaque étape de votre voyage.

L’exemple le plus parlant du “consommer local” est la michi no eki (littéralement la “gare du chemin”). Les michi no eki sont des aires de repos que l’on retrouve sur toutes les routes du Japon et dans lesquelles vous retrouverez systématiquement des produits locaux, venant de la ville ou de la préfecture dans laquelle se situe la michi no eki.

5) Les reproductions de nourriture dans les vitrines des restaurants

Au Japon, lorsque vous allez au restaurant et que vous ne parlez pas un mot de japonais, vous n’avez qu’à regarder la vitrine pour visualiser précisément à quoi ressemblent les plats présents sur la carte.

En effet, les vitrines de la plupart des restaurants au Japon arborent des répliques de mets en plastique appelés shokuhin sampuru ( = échantillon de nourriture).

Ces faux plats sont tellement bien faits que je me suis faite avoir à plusieurs reprises en pensant que c’était des vrais plats, l’imitation est parfaite ! Ces sampuru sont toutes des pièces uniques, élaborées sur mesure pour chaque plat et chaque restaurant, un vrai travail d’orfèvre !

Ces répliques de nourriture connaissent depuis peu un essor important et pas seulement dans l’univers de la restauration puisque l’on peut collectionner des sampuru sous forme de magnets, de porte-clés ou encore de bijoux. 

6) La folie des Kit kat japonais

Ah les Kit kat et le Japon ! Une grande histoire d’amour.

Devenus une véritable institution au pays du soleil levant, on les consomme notamment avant un examen pour se donner du courage. En effet, Kit kat en japonais se prononce “Kitto katto” qui se rapproche beaucoup de la prononciation “kitto katsu” qui veut littéralement dire  “réussir de manière certaine / tu vas réussir”. C’est donc un signe de victoire que les Japonais se sont en quelque sorte appropriés et qu’ils utilisent pour se donner du courage avant un examen ou même un entretien d’embauche. Mange un Kit kat et tu réussiras !

Les Kit kat sont déclinés en une infinité de parfums, parfois produits en édition limitée de façon saisonnière ou locale (selon la préfecture). On retrouvera donc les parfums fraise, matcha, orange, banane, citron/sel, framboise, mikan (mandarine), chocolat noir, yuzu/matcha, hôjicha (thé vert torréfié), ikinari dango (spécialité de Kumamoto), sakura, ume (prune), pêche/menthe, patate douce, chataigne, pudding, daifuku, cheese cake, saké, azuki (haricots rouges)….Ce qui m’a beaucoup étonnée avec les Kit kat japonais est à quel point le goût est extrêmement proche de la réalité, cela en est même très perturbant. 

Petite spécificité, les Kit kat au Japon ne se trouvent qu’au format mini la plupart du temps (je n’ai jamais vu des grands modèles comme en France) et se vendent généralement en paquets qui contiennent souvent 11 ou 12 Kit kat mini. Les paquets sont vendus entre 300 et 800-1000 yen selon le goût et la saison.

Vous pourrez acheter des Kit kat dans les aéroports, supermarchés, les drugstores, parfois les konbini mais surtout dans les magasins DonQuijote (appelés plus simplement “Donki”, magasins où l’on vend de tout) que l’on retrouve dans toutes les grandes villes. 

7) Les Japonais dînent très tôt 

Au Japon, les gens mangent tôt, particulièrement le dîner, qu’ils prennent généralement entre 18h et 19h. Beaucoup de restaurants ferment à 20h et les restaurants sont souvent bondés vers 11h pour le déjeuner, particulièrement à Tokyo.

Si vous pensez donc trouver des restaurants traditionnels (je ne parle pas de restaurants type Mcdo par exemple) ouverts vers 20h comme en France, vous allez vite être déçus. Préparez-vous donc à manger tôt à l’extérieur ou à vous rabattre sur les konbini.

8) Le nombre de restaurants au Japon

Lorsque je suis arrivée à Tokyo, j’ai été stupéfaite par le nombre de restaurants que comptait la mégalopole. En effet, la capitale japonaise compte plus de 160 000 restaurants. J’avais l’impression d’en voir tous les 10 mètres ! Il y a même certains quartiers où les restaurants occupent toute la rue voire un bâtiment entier comme le célèbre Okonomimura, qui rassemble sur 3 étages plus de 20 restaurants spécialisés dans les okonomiyaki à Hiroshima.

A noter d’ailleurs que selon le guide Michelin, Tokyo était en 2024, la ville avec le plus de restaurants étoilés avec un total de 181 restaurants étoilés dont 12 ayant obtenu trois étoiles au guide Michelin.

9) La culture de l’omiyage au Japon

L’omiyage est une véritable institution au Japon.

Signifiant « souvenir » ou « cadeau », l’omiyage est un symbole fort dans la culture nippone. Dans cette dernière, il est de coutume de ramener un omiyage de ses voyages au Japon à sa famille, ses amis ou encore à ses collègues de travail. Il s’agit la plupart du temps de nourriture (souvent des fruits comme des melons), souvent une spécialité provenant de la préfecture que l’on a visitée par exemple.

La particularité de l’omiyage est qu’il est « socialement » obligatoire au Japon. En effet, il serait très mal vu de ne pas ramener de souvenirs de ses vacances au Japon à ses proches. Il faut également veiller à choisir un omiyage bien présenté, bien emballé et de bonne qualité. On peut en trouver partout : dans les gares, les michi no eki (aires de repos), les centres commerciaux, les lieux touristiques…

10) Le nomikai, l’afterwork japonais

Le nomikai, signifiant littéralement « se réunir et/pour boire », est une tradition très ancrée au pays du soleil levant.

En effet, si vous voyagez au Japon et notamment dans les grandes villes, vous tomberez forcément tard le soir sur des hordes de salarymen en costume-cravate, sortant d’un izakaya, ronds comme une queue de pelle.

Il est en effet de coutume au Japon de se rassembler après une journée de travail avec ses collègues afin de discuter et boire. Il est assez mal vu se refuser une invitation pour un nomikai surtout quand elle vient d’un supérieur hiérarchique. Un nomikai est généralement l’occasion de célébrer l’arrivée/le départ d’un collaborateur dans l’équipe, la signature d’un contrat, un évènement particulier… Tous les motifs sont bons pour boire finalement.

Si vous prenez le métro ou le train tard le soir et que vous voyez des hommes en costume qui dorment sur leur siège, ivres morts, vous saurez ce qu’ils ont fait de leur soirée ^^.

Et vous, avez-vous expérimenté des choses insolites au Japon? N’hésitez pas à les partager en commentaires 🙂

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